Le discours d'un Roi

Publié le par bipbipgirl

 

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Hier soir, je suis allée au cinéma avec mes amis Simonk et Shilora. Et pour tout vous avouez, Shilora et moi-même étions toute en émoi mais revenons un peu en arrière car il faut que vous compreniez pourquoi nous étions si pressées.

Tout a donc commencé mercredi il y a deux semaines, lorsque nous avons pris la décision d'aller voir le tout nouveau Clint Eastwood. Ce qu'il faut dire, c'est que Shilora est juste une fan absolue de Clint et c'était donc un passage obligé. Et si Simonk et moi-même l'avons suivi c'est d'une part qu'elle est très persuasive, et d'autre part que nous voulions échapper juste un peu du monde contemporain.

Mais revenons à nos moutons.

Nous étions donc dans la salle de cinéma et les bandes-annonces ont débutés et c'est là que nous l'avons vu. Vous savez, ce film, LE film. Celui que si vous n'aviez pas vu la bande annonce, vous ne seriez jamais allés le voir. Mais nous avons vu cette fameuse bandes-annonces et voilà comment nous nous étions retrouvés deux semaines plus tard, en plein milieu d'un cours de géographie des conflits, n'attendant qu'une seule chose: l'heure du cinéma.

Et cette heure est arrivée.

Alors tout d'abord, je n'avais que rarement vu autant de monde dans une salle de cinéma. La dernière fois, c'était pour Harry Potter, mais je ne suis pas certaine que la comparaison soit tout à fait possible car nous sommes en présence de deux films totalement différents. Ensuite, je dois bien avouer que la population présente dans la salle était très différente, variée. Il y avait en effet des personnes de tout âge, mais aussi des anglais (en même temps, nous sommes allés le voir en anglais...)

Venons-en à présent au film en lui-même.

L'histoire du film m'a étonnée, non pas que ce soit quelque chose d'une originalité absolue, mais pour moi, étudiante en histoire, j'ai découvert des choses que je ne savais pas du tout. Déjà, je ne savais pas que le frère de George VI avait abdiqué, je ne savais pas que le père d'Élisabeth II était bègue. Donc je trouve que c'est déjà un très bon point pour ce film, j'ai appris des tonnes de choses. La seconde chose qui m'a surprise, c'est le rythme du film. Autant dire qu'il ne se passe pas énormément de choses, pas de violence, pas de scène d'amour comme Hollywood peut nous y habituer, non, rien de tout ça. Juste le mal être d'un prince qui ne peut s'exprimer correctement, sans doute à cause d'un traumatisme subit dans son enfance. Tout le film est basé sur ce prince qui se dévoile peu à peu à son tout nouveau thérapeute qui n'a aucune expérience, sauf celle d'avoir permis à des soldats de reparler après avoir vécu le pire durant la Première guerre mondiale. La pudeur d'un prince qui se livre à un homme dont il se méfier, la pudeur d'un homme qui a souffert et qui souffre toujours. Mais aussi la pudeur de l'anglais qui ne se dévoile pas à n'importe qui pour preuve, Lionel Logue (Joué par Geoffrey Rush) qui demande au prince de l'appeler Lionel et ce dernier qui refuse catégoriquement. Mais l'histoire c'est aussi un homme qui tente de remettre son frère dans le droit chemin, et n'y arrivant pas, qui doit accepter de prendre les rênes de l'État ce qu'il considère comme étant la chose la plus difficile à faire, même s'il ne sait pas ce qui l'attend par la suite. C'est aussi l'histoire de cette femme qui est prête à tout pour son mari, même à se rendre seule dans les quartiers un peu glauques de Londres, de cette femme qui semble vouloir prendre la douleur de son époux, mais toujours avec une énorme discrétion et retenue. Enfin, c'est l'histoire de cet homme qui se retrouve roi et qui doit faire face à la plus horrible des choses qui peut survenir sur le chemin d'un homme: la guerre. Une guerre qui est sans doute l'une des pire de notre histoire. George VI représentant le peuple anglais doit faire un discours, un discours qui sera écouté par le monde entier et surtout, un discours qui doit mobiliser tout un peuple. Voilà pourquoi il aura encore besoin de son nouvel ami, Logue.

L'histoire peut paraître ennuyeuse, mais il n'en est rien. Aucun temps mort, aucune longueur, rien de tout cela. Mieux, le film est rythmé de petite piques, de blagues faites entre Georges VI et Logue, ou même entre la femme du roi et ce même docteur. La scène qui reste sans doute la plus amusante est celle où la femme de Logue rentre d'une partie de bridge et qu'elle retrouve la reine dans sa petite cuisine alors que son époux donne un cours au roi. La manière qu'à le docteur de se cacher est juste très amusante.

La fin du film est sans doute la partie la plus émouvante avec la montée au pouvoir d'Hitler qui correspond au couronnement du roi. Il y a ce discours du dictateur qu'on ne comprend pas puisqu'il est en allemand, mais qui vous donne la chaire de poule et ce père qui ne souhaite pas inquiéter sa fille et qui fait donc une blague lorsqu'elle lui demande ce qu'il dit, il lui répond: « je ne sais pas, mais il a l'air de vraiment bien le dire ». Et ensuite, ce discours qui vous fait frissonner car tout le peuple l'écoute, le point d'orgue du film qui marque l'aboutissement des cours donnés par Logue, même s'il subsiste quelques erreurs.

Les acteurs méritent eux-aussi qu'on s'y arrête un peu. Honneur aux dames!

Helena Boham Carter est très bien dans ce rôle de femme amoureuse. Lors de la première scène du film, on a l'impression qu'elle veut faire le discours à la place de son époux, juste pour le soulager de sa douleur et de l'humiliation. Ensuite, elle reste discrète dans tout le film, même si elle est présente dans beaucoup de scène. Elle est l'image même de cette femme aimante et dévouée. Et elle est bien loin de la Reine de cœur autoritaire que l'on a pu voir dans Alice au Pays des Merveilles ou même de Bella dans Harry Potter qui est totalement folle. Aux antipodes des rôles dans lesquels j'ai pu avoir l'habitude de la voir ( hormis dans Charlie et la Chocolaterie) elle a su montrer qu'elle était une très grande actrice.

Ensuite, Geoffrey Rush qui lui aussi semble à des années lumières du capitaine Barbossa, quoique les petites blagues sont toujours là. Il joue le rôle de Lionel Logue qui tient à être mis d'égal à égal avec ses patients et qui appelle donc le roi par son surnom donné par seuls les membres de sa famille: « Berthie ». Lionel est aussi un acteur, qui ne semble vivre que pour Shakespeare à tel point que ses enfants connaissent par cœur chacune des répliques de l'auteur. Ses méthodes pour soigner les bègues sont peu orthodoxes, et reposent plus sur le psychologie que sur des exercices mécaniques, et même s'il n'a aucun diplôme.

Venons en à présent à Colin Firth que je connaissais surtout grâce aux comédies romantiques. Et oui, Bipbipgirl est une grande romantique, une vraie fille quoi, qui a vu Colin Firth en froid et cassé Marc Darcy, en écrivain qui tombe amoureux d'une portugaise dans « Love Actually ». et là, le voir dans la peau de ce roi, je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que ce rôle lui va à la perfection. Il a le charisme et la stature d'un roi, ou du moins, il est tellement bon acteur qu'il parvient à se glisser à merveille dans ce rôle. Et j'aime aussi la relation qu'il a avec ses deux filles, il est juste leur père, rien de plus, même si elles sont élevées comme des princesses de sang. Enfin, il faut aussi souligner sa performance d'acteur: à la base, Colin Firth n'est pas bègue et on le retrouve pendant tout un film à en jouer un, et il est terriblement crédible dans ce rôle. Je pourrais encore dire plein de choses sur lui, mais à la base, je ne voulais pas écrire un roman, voilà qui est loupé.... Oh si, une autre chose, il mérite amplement l'oscar pour lequel il est nommé (même si les autres à côté le méritent aussi, Arf, j'aimerais pas être à la place de ceux qui décident!)

Je tiens aussi à signaler que la musique elle aussi vaut le détour ;)

Vous m'avez compris, c'est un film que je vous recommande chaudement^^

Publié dans What a Wonderful world

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